les mains (article numéro 839)

Les effets de la naissance de mes sculptures : je rêve délectationement que je fais l’amour avec un cadavre en putréfaction 

Gisante, étalée mauvaise comme méduse échouée depuis trop longtemps 
Gonflée…

Les chairs se détachent 

Son sein me reste dans les mains


Un de ses yeux pends, crevé au bout de son nerf, je le prends en bouche et le sectionne
J’aspire ensuite la sanie puante coulant de ses lèvres 
Plonge la main dans son vagin déliquescent, en arrache le clitoris et le suce béatement 
Les couleurs de sa peau : mordorée ET ?

J’écarte d’un geste les mouches noires affamées et plonge mes mains dans sa plaie
Par une césarienne d’horreur, j’entrouvre son ventre et vient plonger mon visage dans ses entrailles, grognant, secouant, haletant, sexuelant. Des vers y grouillent déjà.
Je suffoque nauséeux heureux

Des filaments de mort, de bouillie pourissante, coulent alors de ma face lorsque je la relève, comme des larmes malades…


Il me faut maintenant comprendre ce que je ne vois pas des mains. La première, chtonienne, possède un corps comme spongieux, comme un nuage noir durci, tandis que l’autre, ouranienne, se poursuit vers une seule peau, vide et sans corps, où ne subsistent que des parties: de rares mèches de cheveux, quelques nerfs, un peu de chair, des ongles, une forme générale…

C’est moi, c’est moi, je suis la proie, je suis la proie, je suis la proie, je suis la proie 

elles savent happer

j’entends à présent, c’est un sussurement, les mots secrets : 0783712701 0783712701 0783712701 0783712701 0783712701 0783712701 0783712701 0783712701 0783712701


Comment vais-je bander en te disant : «je vais maintenant te fracasser le crâne à coups de bottes noires, jouir en entendant tes os craquer et ton visage ensanglanté se défigurer, gicle, brise, écrase, gémit, cri, pleures, suinte…» ?

sombrer dans le chaos ou s’évaporer dans le néant, ha, ha, ha…



deux chaos sont, alors ? le chaos primordial est faille, béance, l’autre sens est grand désordre, j’en bave.

écoute, écoute, te désirer, la folle mort ouranienne, envoutante et sensuelle danseuse grisâtre, depuis son par-delà noir, par ses plumes enjolivée dans le doux balancement de l’agonie…

Une main des terres pourries et l’autre des airs toxiques sont 



immobilisation du chaos, de la mort, fixationnement, je sais FAIRE !



la mort tend sa main vers moi





danse de la dissolution par la main chtonienne

écoute, écoute, te désirer, la folle mort ouranienne

elle est envoûtée par la séduisante mort chtonienne