de l’un sont les autres

Penthésilée : Viens maintenant, doux ami, viens, mets-toi à mes pieds. Approche encore – mais plus près ! tout près de moi. Tu n’as pas peur de moi ? Tu ne me hais pas, moi qui ai su te vaincre ? Dis-moi : as-tu peur de celle qui t’as jeté dans la poussière ?

Achille (à ses pieds) : Comme les fleurs d’un rayon de soleil.

Dans le même temps la Reine,
sueur puante et ivre rage, s’est approchée,
Les sombres dogues silencieux derrière elle,
Scrutant de tout son haut,
Tel chasseur fou, montagnes et forêts ;
Et à l’instant qu’il écarte les branches
Pour se laisser tomber à ses pieds :
ha ! Sa ramure trahit le cerf, crie-t-elle.
Sa vulve guerrière concentre alors le flux sexuel,
Se trempe d’une cyprine vicieuse.
La main y plonge, pince le clitoris en folle érection.
Une senteur ensorcelante émane de ses soyeuses aisselles touffues.
Et aussitôt elle bande avec la force des déments
Son arc, cruel et impitoyable tel faucon mauvais,
En sorte que les extrémités se touchent,
Et elle relève l’arc et vise et tire,
Et lui décoche la flèche dans le cou;
S’y enfonce en un bruit de peau percée, de chairs déchirées.
Il tombe : Un cri sauvage, triomphal, monte du peuple.
Mais cependant, il vit encore, le plus pitoyable des hommes,
La flèche saillante dans la nuque,
Il se relève dans un râle et tombe
Et se relève encore et veut s’enfuir ;
Mais, hardi ! crie-t-elle : Tigris ! Hardi, Léäne !
Hardi, Sphinx, Michelbobetus ! Dirké ! Hardi Hyrkaon !
Ses tétons d’acier luisent au soleil, sa poitrine est vorace et arrogante.
Et elle se rue – se rue avec toute la meute, ô Diane !
Sur lui, et le tire – le tire par le cimier
Comme une chienne parmis les chiens,
L’un le saisit par la poitrine, l’autre à la nuque
Et le jette au sol qui tremble de sa chute !
Lui, qui se traîne dans la pourpre de son sang,
Touche sa douce joue et l’appelle :
Penthésilée ! Ma fiancée ! Que fais-tu ?
Est-ce là la fête des roses que tu m’avais promise ?
Mais elle, une lionne l’aurait entendu,
L’affamée rugissante à la recherche de sa proie
Dans les champs de neiges désolés ;
Elle plante, arrachant la cuirasse de son corps,
Ses dents, les plante dans sa blanche poitrine.
Elle et les chiens rivalisent,
Íéréïs et Kleros, les crocs du côté droit,
Le côté gauche pour elle ;
Et fouaille de sa langue les blessures roses offertes.
Sa tête approche ensuite de son vit,
Tranche net d’un coup de mâchoires,
Puis, horreur, avec un grognement de plaisir atroce,
Avale son butin.
Par son vagin victorieux, émanent
Des volutes bleutées d’humeurs enivrantes.
De lui, les cris de douleurs inouïs se heurtent à la folie meurtrière.
Les râles de mort et de jouissance forment des flots furieux
S’entremêlant sauvagement.
Son sang menstruel s’unit à celui de sa proie
Lorsqu’elle frotte son bassin brûlant au beau cadavre.
Dans un long cri d’orgasme d’outremonde, de son poignard,
Elle lui crève les yeux, nuit éternelle…
Quand je suis arrivée, le sang dégouttait de sa bouche et de ses mains.

S’entremêlant sauvagement.

Son sang menstruel s’unit à celui de sa proie

Lorsqu’elle frotte son bassin brûlant au beau cadavre.

Dans un long cri d’orgasme d’outremonde, de son poignard,

Elle lui crève les yeux, nuit éternelle…

Quand je suis arrivée, le sang dégouttait de sa bouche et de ses mains.

d’autres penthésilée, oscillanaient électriquement, avec une grâce bleutée, entre immancece charmante et transcendance voluptueuse (1)