nul ne dort innocent le long d’un enfant mort (article 788 de novembre 22)

tu as,
des yeux misérables et torves
une peau misérable et maladive
des oreilles misérables et frêles
un menton misérable et idiot
ton regard stupidement béat me donne envie de vomir
tu fais peur, finalement
ah ! ah ! ah ! tu dois à présent écouter ce que dit notre ami H
“ le temps est un enfant qui joue en déplaçant des pions : la royauté de l’enfant”
alors, considère la possibilité d’une manière de généalogie (comment ? voir de dialectique…) inversée, où ce qui sera vient influer sur ce qui fut
tu es la progéniture défunte de la reine amazonienne et du plus pitoyable des hommes
au soir, nous nous regardons, toi fiché bêtetement sur ta tige, moi allongé fatigué, étonnés l’un de l’autre et songeant aux forme de bois, portées, tournées, noyées par les flots gris, sans cesse changeant de sens
l’heure est de fondre, pour toi
tu (pas le même, ainsi) es troublié, même toi, par le fait que lors de la confection de cet article, tu as appris le décès de l’enfant de proches, un petit cassidy à l’âge de presque deux ans… tu te souviens déjà de la morte blanche, venue chercher sidy, il y a à présent deux ans… et comment ne pas remarquer la proximité des prénoms ? et encore ce même jour, les enfants sur l’arbre mort ! tu es mal à l’aise… hé quoi, petite tête linotteuse, et ce crâne d’enfant-mort que tu possèdes secrètement, en cave, atrocement acquis, l’oublis-tu ? tu me dégoutes parfois, oui, saches-le… quoi encore : tu as voulu jouer avec le feu, il ne reste maintenant que déchets noirâtres…
ô mon petit tout petit, je t’offrirai des fleurs perverses.

nul ne dort innocent le long d’un enfant mort…

enfant-mort après son second décès, d’ignation donnée