Les ioulfes

Il existe quatre catégorie de ioulfes: ointive, ignative, ornative et punitive.

Voici un nécessaire à ioulfe, datant du vingt-et-unième siècle de ce temps, soit en vérité, du nonidi: 9, Frimaire 225:

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La ioulfe ointive avait pour but de favoriser la venue des choses de manière générale et s’accomplissait par la vaporisation (ou le dépôt en cas de gras peu ou prou solide) de corps oléagineux. Elle pouvait être réalisée sur un ioulfon: objet destiné à recueillir le liquide au fil du temps et à s’en imprégner. Ci-dessous, assemblage de pomme de pin (thème de l’ouverture et de la fermeture (« Allo, Jérôme ? C’est iéreïs. Juste pour te demander de bien vouloir réfléchir à ce thème… ». « Pfff, pas facile, ah oui, comme une sorte de serrurier ontologique ? » (12h30) « Bien, bien, je commence à comprendre, mais le froid m’a congelé les neurones, sans doute, que moultes choses apparaissent dans la neutralité, alors qu’elles sont ouvertes ou fermées en vérité. » (21h17) « Mouis, moi comprends un peu… », « Je dois te dire que le thème de la béance me convient beaucoup mieux, mais, il suffit! j’y vit aussi la confirmation que l’extrême dichotomie existe bel et bien, car une chose ne peut être ouverte ou fermée à la fois, ce qui est une révolution pour moi qui ais toujours crût à la labilité des frontières » (19h33, le lendemain), « Il y a aussi l’entr’ouvert et le presque-clos » (vers 3h, dans la nuit), « Hé! c’est joliiiiiii!, on dirait le titre d’un poème… !!!! », « Ah oui, t’as raison. Bon alors écoute:

L’entr’ouvert et le presque clos.

Ça fabrique comme du petit mystère
C’est aussi plutôt subtil,
On y entend une promesse,
Ça laisse couler un filet de passage,
Il y a l’attente d’un geste,
Un danger peut-être, oui,
L’odeur suave de la mort et du plaisir,
Un bel érotisme aux ailes brisées.

 

« Ohhhhhhhhhhh…………. », « Ne me parle surtout pas de Zénon!!!!! », « Ce sont en tous cas des catégories assez discrètes dans la vie courante, présentes mais peu remarquées (les robinets, les clôtures, les tiroirs, les vêtements…) ».)), bois de Loire (le hasard et l’union de deux éléments) et traverse de chemin de fer (le lien entre technologie et nature, le destin des choses, la transformation).

La ioulfe ignative, par sa beauté et la chaleur provoquée, appelait l’avènement d’un événement particulier: naissance, guérison, amour par exemple…

La ioulfe ornative valait remerciement après la réussite.

La ioulfe punitive était utilisée en cas de fâcherie contre le cours du destin.

La mouiche

Les anciens haut-perséphoniens pensaient que la réalité se formait au fur et à mesure de notre perception et qu’elle se désagrégeait ensuite. Ils distinguaient ainsi le chaos, la pré-réalité et la post-réalité, puis la réalité. Par le sens de la vue, la pré-réalite correspondait à ce qui dans le champ de vision est supérieur à 61°, donc un monde de formes floues et de couleurs indéfinissables, où l’on peut porter attention mais nulle vue claire. Cette étape de l’avènement ou de la disparition de l’étant portait le nom de “mouiche”. Le défaut d’une chose à devenir parfaite était ainsi causée par un mauvais passage, une incarnation gênée par une subsistance excessive du chaos. De nombreux rites et talismans permettaient de favoriser ce qu’ils nommaient “le Grand Passage”.

Le tableau suivant était ainsi strictement destiné à être contemplé au soixantième degré du champ visuel. Par un prodige d’habileté, photo a été prise dans la mouiche même, ce qui est très rarissime…

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L’huile, le goudron de pin, la cyprine étaient couramment utilisés dans les cérémonies et dans la vie courante. Il était ainsi de bon aloi, après une relation sexuelle, de tremper deux de ses doigts dans le vagin et de les passer ensuite sur un objet quelconque, en un geste caressant portant grand bonheur. Courant était-il encore d’être muni d’une manière de petit vaporisateur empli d’une huile légère que l’on pouvait asperger autours de soi. Le dépôt d’une noix de vaseline, de tout corps gras en général, en forme de signe perséphonien se pratiquait ainsi au long de la journée ou lorsque besoin s’en faisait sentir.

Une ioulfe ointive (il existe quatre catégories de ioulfes, en vérité: ointive, ignative, ornative et punitive), c’est le terme adéquat, correspond ainsi à une onction de la réalité. Un chant d’accompagnement était alors dit, constitué de râles, halètements, onomatopées, grognements, résidus de mots…

Terreur existait alors, symétriquement à la sortie de mouiche, de voir la réalité se dégrader dans son essence, craignant même qu’elle se mette à fondre, et nécessaire était-il de la protéger et de l’aider à persister. Pour cela, un premier rituel consistait à faire des séances de regardage, lesquelles, se faisant seul ou à plusieurs, devaient, dans un périmètre donné, scruter le maximum de détails possibles. L’infini du détail valait épreuve… Une autre méthode était d’utiliser des regardeuses ayant pour fonction, leur nom l’indiquant, de regarder sans cesse la réalité pour ne pas qu’elle s’échappe. On rapporte encore quelques sacrifices animaux sporadiques…

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Voici une regardeuse filmée depuis la couche d’un haut dignitaire perséphonien, le rendant certain de se réveiller dans le même monde avec la même identité:

Des maelstroms se formaient dans la mouiche, par le jeu des forces, où le chaos dévorait ses proies. La mort était ainsi perçue comme offrande: il était donc courant, sentant la mort approcher, d’aller se perdre en forêt et de s’y laisser pourrir, ou bien, pour ceux qui ne le pouvaient pas, d’y faire jeter sans ambages leur cadavre…

Les Tournoyeuses

Les bribes retrouvées par la suite: « … phénoménologie ondulante… »; « …venant de la réalité subliminale mystérieuse et … »; « … est nécessaire de danser sa vie… »; « …est-ce alors la représentation d’un temps cyclique … »; « …et d’un étirement des interstices de la perception … »; « …le thème de la fugacité des choses … »; « … et cette parole ancienne disant que si le temps tourne sur lui-même, il n’y aura jamais rien de plus qu’il n’y a déjà … »; « … que voit le temps, lorsqu’il me contemple ? ».