Les Gllll .

Les                                       Gllll                                (1) ne se perçoivent en vérité que par l’imagination, la seule manière de les voir sur Terre étant par les pieds de sangliers qu’ils sont obligés de porter pour convenablement adhérer à la réalité.

Leur corps mou est constitué de tentacules bleues aux formes discontinues. Ils ressemblent d’une certaine manière à des méduses qui ne seraient que tentacules. Icelles sont en mouvement constant, à partir du magma central, se formant et se déformant, s’étirant et se rétractant tel les appendices oculaires des stylommatophoras. Ils mesurent assez communément cent-cinquante centimètres et ne pèsent rien.

Ils sont chacun chargés d’un troupeau d’humains et leur tâche est de bien les maintenir en continuité existentielle. Les bêtes restent ainsi grandement persuadées d’être bien elles-même et uniques, continuant sans ambages à paisiblement croire en leur monde. La nuit seulement, car les                                           Gllll                                se reposent aussi et atténuent-ils leur surveillance, les humains sentent-ils la vérité inaccessible du monde: ce sont ce qu’ils nomment « les rêves »…

Chaque troupeau, convenablement gardé et entretenu, produit de l’être, qui sera ensuite bien-sûr dûment consommé par la Béance, de qualités et quantités diverses, ainsi qu’en agriculture: le savoir-faire des                    Gllll             , bons paysans, nécessite long apprentissage et bonne qualité des troupeaux. Les             Gllll          sont les bergers des êtres!

(1) La langue perséphonique inclue les silences pendant, avant ou après les mots. Cette durée silencieuse est libre et peut ainsi durer quelques secondes, ou même plusieurs jours, semaines ou mois… Rien n’interdit cependant d’insérer d’autres mots ou actes au sein de cette durée (ben dame, la vie continue…) et ce sont alors des parenthèses qui sont utilisées: dans la conversation, on trace signe de la main les parenthèses ouvrantes ou fermantes, indiquant de ce fait que l’on passe à autre chose temporairement ou que donc on revient au premier élément. Il peut bien entendu, et cela est même forme de beau et noble langage, y avoir imbrication de parenthèses.

Et ainsi, afin de faciliter la compréhension du discours, est-il d’usage d’adjoindre en notation après la parenthèse ouvrante, date et heure suivant le calendrier révolutionnaire et de clore les chiffres par la keréa grecque: ‘. Ce qui donne ainsi:
(le décadi 30, germinal 225, 5:74′
Lors de la fermeture de la parenthèse, ce sont donc les même valeurs qui sont reproduites, cette fois-ci avant la parenthèse fermante.

Les silences quant à eux, qui sont époché phénoménologiques également, peuvent être simplement ornementaux, ou encore marque de respect, de crainte ou de toutes autres choses suivant le contexte et le locuteur. Ils possèdent aussi  des fonctions aératives et peuvent être insertion symbolique de la Béance. Ils provoquent en tous cas un très élégant scintillement de la discontinuité!

La notation des silences, si l’on connaît la durée souhaitée, s’exprime dans la formule en utilisant des accolades et en insérant au début le symbole du silence. Ainsi par exemple:
ζ décadi 30, Germinal 225; 5:67; {48h}; iéréïs koruskan’
signifie que le silence précédant le nom durera 48 heures. Il est à noter que le silence pré-muttum n’est ici suivi d’aucun silence post-muttum, qui en ce cas aurait été indiqué juste avant la keréa.

Tout ceci est bien évidemment grandement facilité par l’utilisation du chronotope et des Chronoks: repères temporels émettant une lueur d’or visible à des millions d’années, ils sont comme des torches où brûlerait de la lave d’or. Voici ci-dessous la reproduction rarissime d’un chronok  figé dans un instant:

Également, voici iéréïs koruskan allumant un chronok:

 

Le symbole Ψ est celui du chronok et peut également être tracé avec un signe de main dans la conversation orale.

Les chronoks peuvent aussi être posés où l’on veut pour diverses raisons, dans le passé comme dans le futur, par exemple pour le rappel récurent d’une date anniversaire. La formule est donc:
Ψ décadi 30, germinal 325; 6:67: « évolution du potager »; 47,200843, -1,610093 ‘
Ce qui signifie que dans cent ans, je regarderai où en est le lieu qu’occupe actuellement mon potager.

Encore un merveilleux article du fabuleux iéréïs koruskan!!!!!!!!!!